Petite Mort – Bourbon

Petite Mort – Bourbon
Brasserie Dunham
Stout impériale russe
11% alc/vol

La vie après la mort…

Nous sommes vendredi, c’est le temps de se gâter un peu. Avec le froid qui fait rage actuellement, cette Petite Mort en grand format me semble plus qu’approprié. Ce stout impérial russe est parfait pour se garder au chaud. Cette fois-ci, il a été élevé en barriques de bourbon de blé. Cette Petite Mort risque fort de donner naissance a toute une gamme de plaisir.

Sa couleur contraste avec le blanc de la neige. Elle se dévoile sous un noir profond et lourd. Elle coule à flot pour remplir mon verre, comme un plein de pétrole au Ultramar. Sa mousse possède également une couleur foncée qui se rapproche d’un brun caramel-moka. Elle se dissipe cependant rapidement, n’offrant par la suite qu’un mince cercle de lumière qui rappel le passage de la lune devant le soleil lors d’une éclipse solaire.

En bouche, c’est la décadence totale. Nous avons une bière bien lourde, épaisse et extrêmement intense. Dans un premier temps, je découvre ses saveurs lumineuses et sucrées, comme la vanille, le caramel et le chocolat. Le bourbon se fait également bien sentir. Il s’éclate et nous illumine. J’ai le sentiment de me retrouver en face d’un bon dessert très cochon. Une sorte de gros party gustatif. C’est l’apothéose!

Par la suite, on tombe dans la noirceur absolue. Le chocolat devient subitement un chocolat très noir, très sec et très amer. On tombe dans l’expresso bien corsé, les grains bien torréfiés, des saveurs boisées et la poudre de cacao sur les truffes. C’est une sorte de chute sans fin dans les ténèbres. Une amertume puissante et rugueuse qui nous assaille dans les profondeur de la gorge et qui semble s’être donnée comme mission, d’éliminer toute trace de sucre.

Puis…

Une sorte de grand vide…

Un sentiment que tout s’arrête…

 

Beaucoup de noirceur…

Beaucoup de complexité…

 

Peu à peu, je sens la mort s’installer en moi. Je savoure cet instant ou il ne se passe plus rien, où tout semble s’être arrêté…

Il faut être patient pour atteindre ce seuil, car les saveurs reste présentes bien longtemps, au moins deux ou trois éternité.

Alors je reprends mon verre et d’une petite gorgée, j’inonde mes papilles de nouveau. Comment décrire la suite? Il suffit de reprendre du début. En fait, il faut recommencer avec le paragraphe qui commence avec « En bouche ». Il vous suffit par la suite de reprendre à cet endroit après chaque gorgée. Lorsque votre bouteille sera vide, vous pourrez alors passer au paragraphe suivant.

 

Beaucoup de temps c’est écoulé depuis l’ouverture de la bouteille.

Beaucoup…

C’est un bien long voyage que je viens d’effectuer. Je ne sais pas trop comment expliquer la suite, mais à la toute fin, c’est la lumière qui jaillit de toute part. Elle nous ramène à la surface. Illuminant notre âme et remettant en marche notre cœur, elle nous redonne vie, nous redonne l’espoir. Ajoutant un baume sur nos cicatrices, elle nous enrobe d’une belle chaleur. Vive le bourbon!

Cette bière me donne le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’unique. Sans aucun doute, elle vous fera vivre, en vous faisant passer par toute une gamme d’émotions. Elle m’apporte un sentiment de plaisir et de bien-être similaire à celui de l’orgasme. Je pense donc être en mesure de dire que j’ai atteint une sorte d’orgasme gustatif, une sorte de fusion entre la vie et la mort, entre la lumière et la noirceur. Le tout dans une chaleur réconfortant et un tout plein d’amour qui explose.

En cette période de l’année ou le froid nous ronge et ou les journées sont si courtes, j’ai l’impressions que c’est le moment idéal pour laisser cette Petite Mort régner. C’est une bière à partager biensûre, pour décupler son plaisir, mais qui peu aussi être prise en fin d’après-midi en solitaire. Elle vous permettra de surfer jusqu’en fin de soirée. Avec le poulet vindaloo, c’était assez bon!

En terminant, je me lance avec 3 recommandations musicales d’album pour accompagner votre dégustation. The Cure (Seventeen Seconds), Portishead (Third) et David Bowie (Outside).

La vie après…
La mort…
L’amore…
L’amour!

Merci Dunham pour ce beau voyage!

9.5/10

 

 

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